Les 7 sens

Nos cinq sens, l’ouïe, l’odorat, le toucher, le goût et la vue, nous donnent des informations sur le monde qui nous entoure. Mais le cerveau se réfère-t-il uniquement aux éléments extérieurs pour que nous puissions entrer en relation et évoluer dans ce monde ?

Les neurosciences, par l’intermédiaire de Nazareth Castellano, viennent de mettre en avant l’importance du lien entre le cerveau et l’ensemble de notre organisme. En effet, après avoir passé 20 ans à étudier uniquement le cerveau, il semblait étrange, pour cette scientifique, que le comportement humain ne dépende que de ce seul organe.

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Et oui, jusqu’ici la science ne s’est intéressée, à travers les sens, qu’à la relation que l’être humain entretient avec l’extérieur. Depuis 5 ans, elle a décidé d’élargir son champ. Et donc Nazareth Castellano a fouillé la littérature scientifique. Elle a observé les interactions entre le cerveau, l’ensemble du corps et ses organes. Elle a fait des découvertes qui lui paraissent incroyables. Celles-ci amènent à la conclusion que nous avons 7 sens. De plus, les 5 plus connus sont les moins importants. Ce fait peut laisser présager un changement radical de façon de relationner avec soi et notre environnement.

Notre regard tourné vers l’extérieur opérera-t-il une rotation pour se porter vers notre intériorité ? Entendrons-nous « ouvrez vous à vos 7 sens en mettant une attention particulière à vos sens intérieurs » ? Difficile d’imaginer ce que cela engendrera dans nos nouveaux rapports au monde. Mais revenons au présent et observons ce que sont ces 2 sens que la science met au grand jour.

Qu’est qu’un sens ?

Il est donc établi que nous avons 7 sens. Les 5 connus sont tournés vers l’extérieur et les 2 récemment découverts, l’intéroception et la proprioception, sont tournés vers l’intérieur.

Avant d’expliquer ce que sont ces 2 sens, Nazareth Castellano attire notre attention en définissant ce qu’est un sens. C’est une source d’information active. Active dans le fait que le cerveau doit répondre à l’information qu’il reçoit. Et les recherches mettent en avant que le cerveau va réagir en priorité à ces 2 sens tournés vers l’intérieur.

Bien entendu, la science savait que le cerveau était informé du comportement de l’ensemble du corps mais elle pensait que c’était une information passive. Reconnaître aujourd’hui que le cerveau soit actif vis à vis de ces données internes me paraît essentiel. En effet, cela nous invite à porter plus d’attention à notre intériorité. Et maintenant que nous venons de définir la spécificité des sens, je vous propose d’aller découvrir ce qu’est l’intéroception et la proprioception.

L’intéroception et  la proprioception

L’intéroception est l’information envoyée au cerveau sur ce qui se passe à l’intérieur de l’organisme. Cette information est transmise en particulier par les organes, le cœur, l’intestin, l’estomac, la respiration…Notre organisme est aussi le siège de nos émotions. Tout ce qui émane de notre intériorité est le sens numéro 1, la priorité pour le cerveau.

L’autre sens reconnu comme prioritaire est la proprioception. Il correspond à l’information qui parvient au cerveau, par l’intermédiaire de notre posture et de nos gestes d’une part et d’autre part, par les sensations que nous avons dans tout notre corps (par exemple une boule dans la gorge ou la lourdeur dans les yeux).

Nous venons de découvrir l’importance de l’intéroception et la proprioception pour harmoniser nos vies d’une manière générale. Mais comment s’approprier cette information dans notre quotidien pour tendre vers cette harmonie ?

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Une vigilance sur les signes extérieurs

Ainsi le cerveau interagit avec notre corps : notre posture et notre visage envoient des signaux au cerveau qui les interprète. Les expressions faciales influencent le cerveau car il les reconnaît. Une expression de colère fait activer les mécanismes de la colère, un visage calme fait activer les mécanismes du calme. Le cerveau donne beaucoup d’importance à ce qui se passe sur le visage. Lorsque nous voyons des personnes souriantes, nous sommes plus créatifs, notre capacité cognitive augmente…Les mains et la posture générale du corps sont les 2 autres éléments importants auxquels le cerveau va se référer pour ajuster.

Donc le cerveau est toujours à la recherche de ce que nous appelons la congruence corps-esprit. Aussi si nous sommes stressés par exemple et que nous adoptons un visage calme, le cerveau se dit «ça ne colle pas, elle est stressée mais elle fait un visage détendue… ok j’essaie d’adapter l’humeur au visage ».

Il y a une zone dans le cerveau dédiée à la posture du corps. Certaines postures sont associées par le cerveau à un état émotionnel. Par exemple, être avachi est associé à la tristesse, au fait d’être mal… Donc si on a une posture avachie, le cerveau active les mécanismes de la tristesse, et dès lors nous allons alors nous concentrer davantage sur le négatif.

A la recherche de congruence

Certains moyens pour prendre soin de notre organisme sont déjà bien connus. Il y a bien sûr notre hygiène de vie. Je parle ici de l’alimentation, du sommeil, de l’activité physique, etc…Nazareth Castellano évoque aussi la recherche de congruence que réalise notre cerveau comme réponse à notre posture ou notre gestuelle. Comme explicité ci-dessus, nous parlerons ici d’une congruence corps-esprit, à travers ce qu’exprime le corps de l’extérieur.

Mais n’y aurait-il pas une attitude particulière à mettre en place pour nous aider à gérer toutes ces sensations issues de notre intériorité corporelle et chargées de messages ?

Et bien, il me semble que cette attitude pourrait correspondre à celle qui est recherchée dans l’ACP et le focusing. Carl Rogers définit lui-même la thérapie comme la recherche de congruence. Elle correspond à l’alignement entre ce qui se vit dans notre organisme, ce que nous pensons et ce que nous exprimons (paroles et actions). Il y a ici une intention de faire émerger à la conscience ce que nous vivons dans notre expérience. C’est exactement les propos de Nazareth quand elle écrit :  » c’est une chose de chuchoter presque sans conscience, et une autre d’en faire un mot. Et nous le faisons avec la conscience , qui est aussi un allié dans la gestion des émotions ». Il y a donc une attitude d’écoute intérieure à développer pour pouvoir favoriser cette congruence.

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Une aptitude naturelle à retrouver

Le nom de ma structure d’accompagnement est une analogie autour du corps et de la liberté. J’ai associé notre corps à notre notre principal lieu d’habitation. La liberté, qu’en à elle, étant nécessaire pour se mettre à son écoute. Cette écoute nous permettant de trouver cet accord interne entre son être et notre rapport à notre environnement. Nazareth Castellano fait une autre métaphore qui résonne très bien en moi. Elle me servira comme mot de fin : « Notre corps est l’instrument avec lequel notre vie sonne, mais c’est un instrument que nous ne savons pas jouer. Nous devons d’abord apprendre à le connaître, puis à le jouer. » . Pour cela nous devons nous remettre à appréhender cette écoute « de nos sens intérieurs ».

Généralement lorsqu’il est question d’écoute nous parlons de thérapie, avec une certaine connotation pathogène. Mais puisqu’il s’agit ici d’aller à la rencontre de nos sens intérieurs, nous pourrions remplacer cette notion de thérapie par un réapprentissage à se relier à notre aptitude naturelle.


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